La somatisation

Une psychothérapie pour une maladie ?

La distinction faite entre corps et psychisme remonte aux débuts de la philosophie. Le "dualisme" est retrouvé chez Platon, puis chez de nombreux penseurs par la suite comme Saint Augustin ou René Descartes. Cette distinction se retrouve aujourd'hui dans le langage courant, lorsque par exemple distinction est faite entre les symptômes qui seraient "physiques" (qui relèveraient de la médecine) et ceux qui seraient "psychologiques" (qui relèveraient du psychisme).

 

Cette idée reçue a la vie dure, alors même que depuis plus d'un siècle de nombreux travaux issus de la psychanalyse ou de la médecine tendent à démontrer qu'il faut penser l'être humain dans sa globalité : prendre soin de la psyché apaise le corps, et vice versa. Cette idée trouve de plus en plus son application dans des disciplines jusqu'ici abordées de manière très mécanique, comme la kinésithérapie, avec l'avènement du modèle biopsychosocial.

 

Il existe une multitude d'exemples dans le langage, qui peuvent sembler anodins, mais qui illustrent l'idée que le corps et le psychisme ne forment qu'un tout : avoir le coeur lourd, avoir une boule au ventre, les jambes qui tremblent, le visage qui rougit... Tout ces signes généralement bénins n'ont pas d'étiologie organique, ce sont des symptômes corporels - ou fonctionnels comme diraient les médecins. Cela ne veut pas dire que c'est "dans la tête", puisque c'est bien dans le corps que la souffrance est vécue. Ces souffrances indiquent que la vie pulsionnelle et affective a un impact direct sur le corps. Mais l'impact du psychisme ne s'arrête pas là : en effet, de nombreuses maladies, trouvent une voie d'accès facilitée chez certains être en souffrance psychique. Attraper un rhume alors qu'on est un peu déprimé, ou développer un cancer à la suite de la perte d'un emploi... Ce n'est généralement pas l'évènement qui est directement en cause, mais celui-ci vient fournir un "terrain favorable" à l'avènement de la maladie organique.

 

La somatisation peut être considérée comme la "traduction" dans le corps (du grec soma) d'un conflit psychique (qui peut être provoqué un deuil, ou un traumatisme par exemple). De cette manière, le problème rencontré par l'individu trouve un moyen de s'exprimer autrement que par la douleur psychique, au détriment du corps, ou pire, de l'organisme.

 

Après avoir rencontré un médecin et écarté traité ce qui doit être traité, il peut être intéressant de consulter un psychothérapeute ou un psychanalyste lorsque des épisodes de somatisations, de souffrance corporelle ont lieu. Ils peuvent exister autant chez les enfants que chez les adultes. Lors de la psychothérapie, il s'agira par exemple de mettre à jour pourquoi la souffrance vécue n'a pu qu'être "traduite" dans le corps, et de comprendre pourquoi elle s'est exprimée dans le corps d'une manière plutôt qu'une autre. En effet, la souffrance du corps peut avoir un sens différent en fonction des zones du corps atteintes, et chaque symptôme est le fruit de la vie d'un individu et de son histoire. Il n'y a pas de grille de lecture toute faite, ce sera à l'être, aidé par son psychothérapeute ou son psychanalyste, de se pencher sur la question.

 

Si vous pensez que vous êtes sujet à la somatisation, que vous êtes en souffrance corporelle ou organique - que ce soit pour des affections bénignes ou graves - vous pouvez me contacter dès à présent afin de commencer une psychothérapie. Il reste fondamental de commencer à traiter une souffrance organique ou corporelle par la médecine ; une fois cela fait, la psychothérapie bien conduite sera un parfait adjuvant au traitement médical.

 

A. Pochez, psychologue & psychothérapeute

à Maisons-Alfort (Val-de-Marne)

 

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